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98 COMMENTAIRE,

L. ai : Sens dùuant & fens derrière. Sens^ impératif du verbe sentir^ substitué par équivoque au nombre cent. C’est précisément le contraire qui a lieu dans les auberges, où l’on place sur certaine porte le numéro 100, pour faire penser soit ù l’impératif ^e/ : ^^ soit à la troi- sième personne du présent de l’indicatif sent.

L. 29 : Fous ane^ la bouche fruifche. C’est-à-dire : vous n’avez pas le gosier desséché, la bouche pâteuse, vous pouvez parler facilement. « Apprennent à deuifer & bien parler, & auoir la bouche freyche. » (Martial de Paris, dit d’Auvergne, Arrejls d’Amour, lu)

Page 51, 1. i : Comment Grandgoujier congneut l’ef- perit mcrueilleux de Gargantua à Vinuention d’vn torche- cul. Peut-être n’est-il pas inutile de faire d’abord remar- quer que beaucoup d’écrivains français, avant Rabelais et de son temps, se sont livrés sans scrupule à des plai- santeries grossières du genre de celles que renferme ce chapitre. La troisième des Repues franches, attribuées à Villon, a pour titre : Des Torcheculs. En i5’37, très peu après l’apparition de Gargantua, Eustorg de Beaulieu a publié un Rondeau des Torcheculs. Enfin Montaigne (t. I, p, 408), ayant dit que les Romains « fe torchoyent le cul… auec vne efponge, » ajoute : « Il faut laifTeraux femmes cette vaine fuperftition des parolles. » Ce qui prouve que, quelque fondés que paraissent nos scrupu- les, ils étaient à peine connus et en tout cas très résolu- ment écartés au XVI siècle. Le récit d’un accident causé à frère Jean par l’emploi imprudent d’une Clémentine (t. II, p. 450) peut servir de complément à ce chapitre.

L. 20 : Le plus feigneurial. Dans l’édition antérieure à 1535 et dans celle de 1535, avant ces mots on lit : h plus royal.

Page 52, 1. 8 : Que le feufainEl Antoine arde… Cette imprécation, qui revient dans les vers de la page sui- vante, était fréquente au moyen âge. On la trouve souvent dans notre ancien théâtre comique :

… Le feu faind Anthoine farde. {Farce des cinq/ens. Ane. Théât. Franc, t. m, p. jn