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GARGANTUA, T. I, P. 46-49. ^y

appelé « monsieur sans queue, » ou, comme nous dirions aujourd’hui, « monsieur, tout court, » c’était être traité comme un prince. Dans les Contes d’Eutra- pel de Noël du Fail, des flatteurs qui cherchent à attraper de l’argent à une dupe l’appellent « monlleur fans queue. » (t. Il, p. 22)

Page 48, 1. dernière : A cefte heure auons nous le moine. Il est certain que cette locution signifie : nous sommes attrapés ; mais il est assez diiEcile de savoir pourquoi. Voici ce qu’en pense Burgaud des Marets : « Le moine est un instrument fort ancien, faisant l’ofEce de la bassinoire… Nos ancêtres, amateurs des plaisants tours, substituaient, à l’occasion, un plat de glace au réchaud. Donner ou avoir le moine étaient devenus synonymes de faire ou de subir l’espièglerie dont nous venons de parler. » Cette explication n’est pas dénuée de vraisemblance, mais elle ne pourrait être définitivement adoptée que si elle était appuyée d’un texte quelconque.

Page 49, 1. 7 : Voule^ vous vne aubeliere ? « Les gamins de Paris ont encore une plaisanterie de car- naval du même genre. Je me déguise en urlubière, disent-ils ; et, si on leur demande ce que c’est, ils font la même réponse que Gargantua, en disant menton- nièrej au lieu de muselière. » (Burgaud des Marets]

L. 13 : Foin en corne. Allusion à ce passage d’Horace liv. I, sat. IV, v. 34) :

Fœnum habet in cornu ; longe fuge.

« Il a du foin à la corne ; fuyez au loin. » Il s’agit d’un médisant comparé à un bœuf vicieux à la corne duquel on a attaché une poignée de foin pour indi- quer qu’il faut l’éviter.

L. 1-^ : le te voirray quelque iour pjpe. C’est une façon de vanter son intelligence. On lit dans Le Moyen de parvenir (p. 73) : « Acheue, mon petit compère, acheue, tu eufles efté pape, fans que tu auois efté marié à deux veuues. »

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