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Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/220

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et même, parmi les plus récentes, celles de la Bibliothèque elzévirienne, de la collection Jouaust et de la collection Jannet. Burgaud des Marets, qui dans sa seconde édition a mis, comme il le fallait, pheée, dit en note, par une contradiction assez étrange : « Ce mot est adjectif dans les anciens romans de chevalerie, et veut dire enchanté. On a dit une épée fée, un anneau fée ou phée. On trouve même à l’infinitif le verbe phéer, féer. » Il aurait fallu dire : Phéer. Féer, ou plus anciennement faer, signifiait : enchanter, charmer, douer d’une propriété merveilleuse. Le participe de ce verbe était, au masculin, faé, phéé, féé :

Ens ſon eſtant n’ot de grant que. III. piés,
Et s’ert faés, de vreté le fachiés.

(Huon de Bordeaux, v. 27, portrait d’Oberon)

Au féminin, on ajoutait naturellement un e muet, ce qui faisait trois e de suite, féée, comme aujourd’hui au féminin du participe de créer : créée.

Page 360, l. 22 : Enclume. Premières édit. : mail.

L. 28 : Te haſcheray ie comme chair à paſtez. C’est la menace que le chat botté adresse, dans les Contes de Perrault, aux faucheurs et aux moissonneurs : « Vous serez tous hachés comme chair à pâte. »

Page 361, l. 15 : Tour de beurre. Nom donné à plusieurs tours, entre autres à l’une de celles de la cathédrale de Rouen. On le leur donnait parce qu’elles avaient été construites avec l’argent donné pour avoir la permission de manger du beurre en carême.

L. 24 : Riflandouille. Premières édit. : Moricault.

Page 362, l. 1 : La coupe teſtée. Cette burlesque interversion de syllabes, qui revient dans un cas presque semblable, la couppe guorgée, dans le Prologue du tiers livre (p. 12), n’existait pas d’abord. Les premières éditions portent : La teſte tranchée. Brantôme dit : « Un ſoldat gaſcon, en Piedmont, ayant eſté ainſy condamné avoir la teſle coupée, comme dit Rabelais… »