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LETTRES. — DOCUMENTS. 381

A.-L. Herminjart, qui cite cette lettre dans la Cor- respondance des Réformateurs dans les pays de langue française (t. m, p. 414), la dit adressée à Érasme, d’a- près une copie contemporaine qui se trouve à la biblio- thèque de Zurich 5 et cette fausse attribution a égaré d’excellents juges qui ont regardé cette lettre de Zu- rich comme un document inédit. « On a signalé dernièrement aussi, dit M. Charavay {Inventaire des autographes de M. Benjamin Flllon^ n° 866) une lettre de Rabelais, adressée en 1532 à Erasme, donc l’original autographe serait dans la bibliothèque de Zurich ; mais ni M. B. Fillon ni moi n’avons vu cette pièce. » Il n’y a pas lieu de s’en chagriner beaucoup, et c’est évidemment la lettre adres- sée à Salignac. Si on a cherché à lui supposer un autre destinataire, c’est uniquement parce que Sali- gnac, fort inconnu pour nous, ne paraissait pas digne des pompeux éloges que lui décerne Rabelais. Ce per- sonnage, aujourd’hui obscur, mais célèbre en son temps, n’a pas échappé aux savantes investigations de M. Jules Quicherat. « Je crois, dit-il, avoir trouvé sa trace dans les vers de Jean Voulté, qui fut, comme on sait, de la société de Rabelais. Ce poète, pour faire sa cour au bénédictin Joachim Périon, entreprend de relever les moines de la condamnation trop générale portée contre eux par Erasme. Voici en quels termes il s’exprime :

Très aut quatuor hoc in orbe sunt, qui Mendacem faciunt probantque Erasmum, Quorum nomina clariora luce. Nostin Cortesiumque Dampetriumque ? Cognostiii Dionysium ? (tacebo Te) ; nostiii Pyladem Salinaciimque ? li sunt monachi, pii, perlti, Passim jam célèbres…

{Quelques traits à ajouter à la vie de Rabelais. —

La Correspondance littéraire, 3*= année, 1858-

1859, p. 41+)