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notice biographique sur rabelais

cia cette affaire avec la cour de Rome. Au reçu de l’indult pontifical, Geoffroy d’Estissac installa Rabelais à Ligugé, dans sa propre maison, voulant l’avoir sans cesse auprès de lui. Bon théologien, très versé dans les matières ecclésiastiques, il ne négligeait pas les belles lettres et toutes les sortes de savoir le captivaient. Jean Bouchet nous l’apprend dans une « épistre responsive » à une invitation également rimée, que Rabelais lui avait adressée, en la datant ainsi :

A Ligugé, ce malin de septembre
Sixiesme jour, en ma petite chambre,
Que de mon lict ie me renouvellais
Ton serviteur et amy Rabellays.

Jean Bouchet, dans sa réponse, loue ainsi Geoffroy d’Estissac :

Il ayme gens lettrez
En grec, latin et françois, bien estrez
A diviser d’histoire ou theologie,[1]
Dont tu es l’un : car en toute clergie
Tu es expert. A ce moyen, te print
Pour le servir, dont très grant heur te vint.
Tu ne pouvais trouver meilleur service
Pour tepourvoir bien tost de bénéfice.

Et Jean Boucher ne tarit pas d’éloges sur le charmant séjour de Ligugé ; il loue l’habitation, les promenades, le vin exquis, les fruits savoureux, l’humeur accueillante du maître ; l’affabilité de tous les commensaux. Rabelais

  1. On prononçait thologie.