Page:Rabelais ou imitateur - Le Disciple de Pantagruel, éd. Lacroix 1875.djvu/46

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que vous eussiez pensé que ce eussent esté orgues, trompettes, saquebutes, bucines et haultzboys, tant chantoient doulcement. Au temps que j’envoyay mon truchement par devers luy en ambassade, à cause qu’il parloit bon Crailleboye, qui estoit le langaige maternel dudict Briguenarilles, il estoit despité contre lesdictz coqs, pource qu’ilz l’empeschoient de faire sa digestion à cause de leur plume ; parquoy demanda conseil à mon truchement qu’il aeroit bon d’y faire, lequel luy conseilla d’avoir ung regnard tout vif, lequel il avallast tout entier sans le blesser, et que sans point de faulte il les luy feroit sortir tous hors du corps, ou qu’il les estrangleroit tous sans en laisser ung seul en vie. Cela qui flst, dont il se trouva fort bien ; parquoy il me manda par ledict truchement qu’il estoit à mon commandement luy et ses biens.


Comment Bringuenarilles rencontra ung moulin à vent, lequel il ayalla tout entier, avec le meusnier et son chien.

CHAPITRE VIII.


Or est il ainsi, comme on dict en commun proverbe, qu’il n’est si faible ne si fort, s’il ne lue, qu’il ne soit mort. Il advint une merveilleuse adventure audit Bringuenarilles, dont il ne se doubtoit point : car, comme