Page:Rabier, Bringer, Caramel, histoire d'un singe, Boivin et Cie, 1927.djvu/33

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personnes qui s’arrêtent, le nez au vent et l’œil en l’air pour le contempler !…

Des passant contemplent Caramel.
Des passant contemplent Caramel.

On ne serait point singe, si l’on n’aimait à parader en public, et Caramel, sur ce point, était doublement singe.

Il se lança sur la corde raide, il courut, faisant des grâces, lançant des baisers à la foule qui l’applaudissait ; il paradait, il était heureux, quand…

Patatras !

Le poids du corps de Caramel a fait rompre le fil de fer, qui entraîne la cheminée, laquelle se fend à quatre ou cinq endroits et tombe dans la rue, au plus grand effroi des badauds qui se sauvent en criant comme des perdus.

Ah ! quelle cohue, mes amis !

Une dame, en agitant son parapluie, éborgne un vieux monsieur, qui se recule en beuglant, et fait culbuter un petit pâtissier ; du même coup, la banne que celui-ci portait sur la tête se renverse, et son contenu, un superbe vol-au-vent, va coiffer un sergent de ville ; voici le sergent de ville avec une écrevisse à son képi en guise d’aigrette ; il élève un bras et renverse une petite modiste.

Chacun crie, chacun hurle, chacun court, c’est une émeute, c’est une révolution !

Chacun crie, chacun hurle, chacun court.
Chacun crie, chacun hurle, chacun court.