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Page:Rabutin - Correspondance, t. 1, éd. Lalanne, 1858.djvu/30

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CORRESPONDANCE DE BUSSY-RABUTIN.

service du roi, de voir que ceux qu’il honore de son affection particulière soient si bien unis ensemble. Je m’en réjouis, monsieur, pour les avantages qui vous en peuvent arriver ; et je crois même y trouver aussi mon compte quand je considère que l’amitié que vous avez pour moi sera plus appuyée, et que, si le plus fidèle ami que vous ayez ne peut ensuite de ceci parvenir a une grande fortune, au moins n’y a-t-il pas d’apparence qu’il soit toujours si malheureux qu’il est.

12. — Bussy à madame de Gouville.
Bussy, ce 19 janvier 1667.

Je ne m’ennuie pas tant ici que je pensois, madame ; je trouve que le temps aide fort à se désaccoutumer de tout et qu’on se détache de Paris comme du reste. Quand j’y retournerai, j’en goûterai bien mieux les plaisirs, car le plaisir ne se donne aux bonnes et aux belles choses que par comparaison. Je me réjouirois de vous y voir retourner pour l’intérêt de votre dévotion, car vous y trouveriez plus de bonnes œuvres à pratiquer et des plus salutaires conversations qu’où vous êtes. Je ne sais encore où je logerai ; le voisinage de la Bastille ne me fait pas peur, au contraire, étant celui de la comtesse de Fiesque, de madame de Sully et de madame de la Vieuville, je le choisirois, si j’avois à choisir : ce n’est pas ce quartier-là que je fuirois à présent.

13. — Bussy à mademoiselle Dupré.
Bussy, ce 19 janvier 1667,

Je ne serai qu’à Pâques à Paris. Le mauvais temps et quelques affaires m’ont retenu ici. Je serai alors aussi