Aller au contenu

Page:Rabutin - Correspondance, t. 1, éd. Lalanne, 1858.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
NOTICE.



« Sachez, s’il vous plaît, monsieur Lysidas, que les courtisans ont d’aussi bons yeux que d’autres ; qu’on peut être habile avec un point de Venise et des plumes, aussi bien qu’avec une perruque courte et un petit rabat uni ; que du simple bon sens naturel et du commerce de tout le beau monde on se fait à la cour une manière d’esprit qui, sans comparaison, juge plus finement des choses que tout le savoir enrouillé des pédants. »

C’est ainsi qu’en 1663 Molière faisait parler Dorante dans la Critique de l’École des femmes ; et pour voir à quel point il avait raison, il suffit d’ouvrir la Correspondance de Bussy-Rabutin, dont nous donnons aujourd’hui une édition que nous avons cherché à rendre aussi complète que possible.

Cette correspondance est, à un certain point de vue, presque unique dans notre littérature. Que trouve-t-on, en effet, dans la plupart de nos recueils épistolaires ? Les lettres d’un seul individu à un nombre plus ou moins considérable de personnes dont les réponses sont absentes. C’est un dialogue où il n’y a qu’un interlocuteur. Il n’en est point de même ici. Sans doute dans la charmante cau-