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xv
Préface.


mençoit à faire des vers ». Mais vient Tallemant des Réaux, qui, gardant l’expression du manuscrit, et même la soulignant, dit : « Ce fut là que Racan, qui commençoit déjà à rimailler, eut la connaissance de Malherbe » ; à quoi il ajoute : «  et en profita si bien que l’écolier vaut quasi le maître. »

Quoique nous n’ayons nullement l’intention, ainsi que nous venons de le dire, de surcharger cette argumentation de rapprochemens plus ou moins fastidieux, il nous est d’autant plus impossible de ne pas toucher ici quelques mots d’une question incidente, que ceux qui ne l’ont pas examinée d’aussi près que nous poudroient y trouver matière à objection contre deux ou trois leçons du manuscrit que nous avons adopté. Nous avons dit plus haut que Ménage et Pelisson avaient cité dans le temps divers passages de ces Mémoires, et il étoit permis e penser que ces citations contemporaines étoient tirées u véritable texte de Racan. Or, quoiqu’elles se rapprochent généralement un peu plus du nôtre que de celui des éditions altérées, il ne nous est pas permis de ne tenir aucun compte des différences qu’elles présentent avec le manuscrit : voici donc notre pensée à ce sujet. D’abord, en ce qui touche Pelisson, il n’est pas impossible qu’il n’ait bien fait, pour sa part, quelque légère modification ; tout le monde y a vaqué un peu plus ou un peu moins· et il était assez difficile, il faut en convenir, de résister à la tentation, avec un écrivain aussi négligé que Racan. Cependant, comme Pellisson n’étoit pas un correcteur juré à la manière de Ménage, nous nous