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xix
Préface.


sité pour ce qui peut parfois, dans un écrit quelconque, rapprocher es hommes les plus éminents des autres hommes, loin ne le goût actuel du public provoque jamais chez les éditeurs des anciens écrivains a moindre pensée de supprimer ou seulement d’adoucir ce qu’il pourroit y avoir de plus ou moins hasardé dans leurs ouvrages, l’on se plaît, avant tout, aux traits les plus énergiques, aux nuances les plus variées, en un mot à tout ce qui peut contribuer à rendre avec le plus d’exactitude, quoi ne souvent avec d’étranges disparates, la véritable physionomie de l’auteur. « Donnez-nous des œuvres bien complètes, s’écrie-t-on de toutes parts ; arrière les éditions chatiées ! qu’on ne retranche pas une virgule ! » Et le malheureux éditeur qui s’aviseront de supprimer un distique s’exposeront à voir le lendemain publier son propre livre avec toutes les améliorations qu’il y auroit faites, et surtout avec ce titre pompeux qui se produit si habituellement : « Seule édition complète ! » c’est-à-dire ayant de plus que l’autre le distique dont il auroit cru devoir le sacrifice aux plus honorables considérations.

Nous avons accepté, nous n’osons pas dire subi, les exigences bonnes ou mauvaises de notre temps ; nous avons recueilli avec le plus grand soin tout ce qui nous a été connu de notre vieux poète, et nous n’avons rien négligé pour nous mettre en mesure de reproduire ses moindres œuvres, telles qu’elles furent écrites par Racan. Ainsi donc, pour résumer en définitive tout ce pue nous avons dit dans le cours de cette préface, outre les innombrables corrections de dé-