pour la prose comme pour la poésie, ont été soigneusement
réparées. Nous avons minutieusement
rapproché du texte de Coustelier, pour le
choix des leçons, toutes les éditions originales,
tous les recueils contemporains ; enfin, après
avoir recueilli sept lettres déjà connues et sont
l’oubli avoit été particulièrement remarqué, nous
avons été assez heureux pour pouvoir en puiser
dans les manuscrits de Conrart cinq autres, adressées
par notre poëte à Conrart lui-même, à Ménage
et à Chapelain, lettres d’un intérêt littéraire
assez vif, et qui caractérisent l’individualité de
Racan d’une manière qui ne laisse pas d’être fort
curieuse.
Il est certain, en effet, que c’est dans ses ouvrages en prose, et particulièrement dans ses lettres, qu’un auteur du temps dont nous parlons a dû le mieux se pendre. Pascal, Balzac, Voiture, avaient déjà gît ou écrivaient encore ; mais la véritable harmonie de la période, la rigoureuse convenance, la rigoureuse propriété de expression, l’art de la prose, enfin, n’avaient pas tout à fait reçu leur consécration définitive. La plu art des écrivains, les poëtes surtout, ne considéroient alors la prose que comme un moyen de pourvoir aux choses communes, dans l’ordre moral comme dans l’ordre matériel, et cette négligence des formes, si elle étoit reprochable à d’autres égards, toumoit souvent u moins, par sa nature même, au profit de la vérité.
Racan se trouvoit peut-être encore plus qu’un autre en situation d’être entièrement vrai lorsqu’il étoit affranchi des exagérations poétiques. Il n’avoit pas fait comme Courant, qui, sans savoir