Page:Rachilde - À mort, 1886.djvu/175

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Le costume théâtral et trop somptueux de la jeune femme ne lui plaisait guère.

— Ah ! pardonnez, Madame, je ne sais pas ce que je dis… mais je souffre tant… je veux m’en aller, comprenez-vous, je veux une voiture…

La duchesse secoua la tête.

— Diable… mon enfant… vous vous ferez accoster… ce sont les hommes qui s’occupent de ça…

— Alors, réfugions-nous là-haut… en attendant qu’il me perde tout à fait.

Un peu agacée, Madame de Sauvremieux voulut hâter sa marche : elle s’embarrassa dans la queue de son domino, et serait tombée sans le secours de Berthe.

— Une intéressante équipée ! maugréait-elle.

— Vous avez une loge ; moi, je ne sais pas où est la mienne : voulez-vous me donner l’hospitalité, Madame ? implora Berthe.

La vieille dame se dirigea du côté d’un escalier en disant d’un accent boudeur :

— Seconde galerie, venez… bien que je ne devine pas du tout le motif de votre retraite, et elle ajouta : j’espère que mon compagnon va revenir… il saura vous amener aux voitures… pour moi, je suis morte… la stupide équipée !

Dans la loge, Berthe s’affaissa sur un divan.

— Pauvre petite, vous ne vous amusez pas, hein ? demanda la duchesse curieuse comme toutes les femmes dès qu’elle sont dans leur état normal ?

— Oh ! Madame… si vous saviez ! s’écria Berthe