lieu de venir dans celle de droite, puis je ferais atteler le coupé… le lendemain, je te dirais : tu sais, j’ai fait la noce, et si tu n’es pas contente !… Ce qui t’autoriserait naturellement à toutes les sottises possibles… Non… Madame, je vous suis fidèle… J’ai laissé mes témoins se débrouiller pour venir te retrouver…
— Vous pouviez ne pas me retrouver… je regrette même d’avoir attendu… Monsieur Soirès.
Le nuage qui embrouillait la vue de Jean s’épaississait.
— Tu m’appelles « Monsieur » comme le jour de notre mariage, dans le landau… cela m’attendrit… tu es plus belle, cette nuit, en revanche… viens donc, je t’adore, ma chérie, et je te demande pardon.
Il lui tendit les bras.
Berthe, écœurée, s’enveloppa d’un burnous noir. Elle allait mettre un chapeau, lorsqu’il la saisit par les mains.
— Tu crois que je vais te laisser envoler ? Mauvaise… Comme tes cheveux sont doux ; comme c’est drôle cette poudre : on te dirait vieillie et embellie, et le bonheur ne peut pas être au comte de Bryon, vois-tu, moi je le garde… en te gardant… Écoute… faisons un pacte… tu y penseras le jour… je ne te demande que de l’oublier la nuit… Mon pauvre Michat, je lui ai donné d’horribles frayeurs, à ce bal… je ne recommencerai jamais… jamais, je te le jure…
Il la força à s’asseoir à côté de lui, sur le lit de repos. Un moment, paralysée par la honte, Berthe