Page:Rachilde - À mort, 1886.djvu/21

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Elle fit une nouvelle attendrissante qui épongea ses larmes de demoiselle bien élevée et pensa à gagner sa vie…

« Monsieur Monnier, du papier jaune s’il vous plaît ! j’ai besoin d’une toile représentant la dèche ! »

M. Monnier souriant :

« Rachilde ne faites pas plus de trente pages !… hein… »

La misère ?… Eh bien ! mais c’est tout simplement ridicule à Paris… pire, c’est bête le matelas par terre dans un coin, pas de feu, pas de bouillon et la leçon de piano que va donner, chez des gens point nés, la mère dont les mains douces deviennent rudes et dont les gants se déchirent parce qu’ils coûtent treize sous ! La misère ! allons ! cela est passé de mode, vieux, usé, écœurant.

« Vous nous couvrirez bien cela d’un voile ? » ricane le public.

« Oui certes, je n’aime pas plus que vous le ridicule, ami lecteur !… »

Pardieu ! que nous peut faire que Rachilde, en toilette trop simple et en cerveau trop compliqué, ait été frapper inutilement aux portes de nos rédactions parisiennes, espérant dans sa suffisance de jeune névrosée que les premiers succès lui donnaient le droit de revenir. Il importe peu en effet !… Passons.

… Oh ! les soirées dans lesquelles on va après avoir pris au Bon Marché une fleur de 50 centimes, tout son horizon. La soirée qui vous permettra de rencontrer le rédacteur un tel qui sera plus affable entre deux jolies femmes décolletées et deux coupes de champagne. Cette soirée attendue, la fièvre aux joues, le cœur serré, et qui se termine par l’affront