— Envoyez-la chercher tout de suite, sans cela je ne réponds de rien, cette jeune femme est si frêle qu’elle nous passera dans les mains et nous aurons perdu notre temps ! Elle a été trop gâtée, les Parisiennes n’en font qu’à leur idée.
Or, l’idée de Berthe était de nourrir elle-même l’enfant qu’elle portait et il lui était impossible de gagner sa vie au milieu du luxe dont on l’accablait.
Yvon prit un grand parti, il fit écrire une autre lettre qu’il mit à la poste de Langarek sans s’inquiéter de ce qu’on penserait au château de Bryonne.
Berthe, quand il lui eut juré que celle-là était en route pour Meudon, lui saisit le bras, elle le fit se pencher sur sa couche.
— Embrassez-moi, Monsieur Yvon, dit-elle de sa douce voix résignée : bientôt je ne vous ennuierai plus.
Yvon se sauva, il avait les paupières humides.
Anne le tourmenta jusqu’à ce qu’il eût avoué son crime.
— Monsieur vous chassera !… déclara la servante indignée… vous allez être cause des plus grands malheurs !
Elle se précipita vers le château pour prévenir le comte. Maxime haussa les épaules.
— Soit, répondit-il au récit effaré de la Bretonne, elle veut risquer sa vie pour un sentiment très noble… je lui pardonne ; seulement dites-lui que je quitterai ce pays dès que sa mère sera là… je ne tiens pas à me déshonorer, et je sens que si son