Page:Rachilde - À mort, 1886.djvu/262

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du flirtage de notre époque. Rien ne me plaît comme de deviner pourquoi je n’aurais pas de plaisir à devenir l’amant de telle ou telle !… Et vous ?… pourquoi êtes-vous à ma gauche ?

Maxime eut un sourire plus poli et encore plus énigmatique.

— Je crois que je suis venu pour faire à ce monde un éternel adieu… Une femme, par hasard, m’y attira aussi, il y a près d’un an ce soir… Cette femme est morte… je cherche sa trace… voilà tout, je cherche quelqu’un qui me dise : elle a été et elle fut belle !…

Desgriel éclata, son bras se glissa sous le bras du comte.

Allons-nous-en alors… mon cher ; pas une de ses anciennes rivales n’est assez belle pour vous accorder cette générosité. Pauvre petite madame Soirès !…

— Je n’ai prononcé aucun nom ! riposta vivement Maxime.

— Les poètes, Monsieur, savent tout ce qui est amour !

— Vous allez loin …

— Jusqu’au cœur !

Ils se sourirent franchement.

Olga Freind se dirigeait vers eux faisant de longues enjambées de garçon.

— Comte, s’écria-t-elle, vous êtes d’un ténébreux qui nous charme… nous organisons une séance de magnétisme… vous allez en être !… chose convenue !…