Page:Rachilde - À mort, 1886.djvu/50

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quand ce monsieur est entré, Mme Soirès succombait déjà à l’attaque cataleptique… Je l’ai bien deviné, vous ne m’en ferez pas démordre…

— Mais pourquoi, sacrebleu ! Nous ne sommes pas à la Salpêtrière, général ! Il y a un drame réel qui se dénoue dans ce salon, et votre magnétisme me le massacre à plaisir… c’est absurde, cette volonté qui se dépense à tort et à travers… ou sur l’une ou sur l’autre !… Supposez (et il chuchotait) que ce de Bryon vienne de tuer, par jalousie, un rival… cette Mme Soirès est si coquette !… Je sais qu’on n’ose encore nommer personne… pourtant je jurerais que…

Un gros monsieur se joignit à eux ; il riait d’un rire un peu rabelaisien.

— Des blagues !… mes amis… C’est ça qui nous travaille !… (et il désignait l’Amour du plafond). Oui !… ça… un tantinet d’hystérie, quoi !… Votre magnétisme c’est que nous étions cinquante ici !… que les uns avaient chaud, que les modes sont drôles, et que l’éducation de l’heure actuelle est assez détestable… Des blagues !… Nous flirtons trop !…

Le groupe sortit en continuant la discussion et prenant à partie Soirès qui était de mauvaise humeur.

Maxime de Bryon se retira le dernier. Il avait réitéré ses excuses, serré la main du mari très cordialement, mais à peine regardé Berthe en face.

— Pourquoi, pensa celle-ci, demeurée immobile