Aller au contenu

Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ils vivent en Patiente de votre geste qui offrira la manne ou la mort… en faisant déborder ou leur joie ou leur sang.

Les quatre chattes miaulent derrière la fenêtre de la cuisine, blotties entre les branches du cyprès. S’ouvrant sur l’ombre de la colline, qui monte et barre le ciel d’une épaisse frondaison, cette fenêtre c’est leur étoile. La menue boussole de leur entendement tourne la pointe de leurs oreilles de ce côté sans que rien puisse les en distraire. Pauvres chattes de campagne ne vivant que pour l’heure de la soupe depuis qu’elles savent qu’il y a une soupe ! Ah ! la bonne soupe tiède quand il fait si froid la nuit ! Elles grimpent comme des singes, s’approchent le plus qu’elles peuvent des carreaux éclairés et elles font courber les branches, tant et si bien qu’un jour Puçon tombera parterre. Attends ! Puçon, attends…

Les chiens, Mina, la louve allemande, et Rip, le bas rouge de Beauce, font le guet sur le perron, crevant de jalousie lorsqu’ils éventent l’odeur d’un repas qui n’est pas encore le leur. Mina, tête pointue, oreille fauve, Rip,