Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gaîté mondaine : Nice, Monte-Carlo, des plages normandes sinon anglaises. Sous la sinistre poigne de l’habitude, un intérieur se formait, presque familial.

Pour la couronne… fermée de leur princesse aucun de ses trois hommes n’aurait montré son ambition secrète : devenir le maître en titre. Ils ne s’entendaient même que sur un point : protéger, à leur manière, la maîtresse de la maison tout en disant pis que pendre de ses incartades.

— C’est une malade, une névrosée, cherchant toujours midi à quatorze heures ! affirmait Paul Jousselin.

— Elle est folle ! s’exclamait le jeune poète très positif, lui, depuis qu’il avait entrevu le moyen d’éditer un livre de critique. (Les poètes de notre époque ayant l’habitude de fonder une école avant de rimer le moindre sonnet.)

— Elle nous mettra sur la paille ! ajoutait Jacques Moriel. Ses rentes viennent d’on ne sait où. Je n’ai jamais pu lui faire dire quelle est au juste sa situation vis-à-vis de son duc. M. de Montjoie est double, sur l’armorial. Il y en a un de cinquante ans et un autre de trente-huit. Lequel ?… Est-elle divorcée ? En ce cas,