Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/129

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avec l’air exaspéré d’une femme qui n’a pas la coutume de perdre son temps à déchiffrer du latin. Les trois hommes faisaient des gestes résignés. L’un repartit dans la barque, plié sur ses rames par l’inquiétude de sa responsabilité ; le deuxième grimpa la rampe d’un petit sentier qui escaladait les rochers de la falaise, et le troisième, Stephen-Eros, poète sans poème, resta pour accompagner Madame le long du chemin de halage, un affreux chemin pour souliers à talons de haut style.

— Stephen, dit la princesse tout heureuse, que pensez-vous de ma décision ?

— Je pense que nous ne dînerons pas ce soir ! répliqua brutalement le jeune homme, tel un chien enragé donnant un coup de croc.

— Vous n’aimez donc pas la nature ?

— Non, je crache, moi, les peaux du raisin, fit le sévère critique lui citant un de ses maîtres… car il en avait beaucoup, mais ne les admettait pas à être nommés devant les femmes, créatures négligeables.

Stephen était vêtu d’un complet gris de perle d’une irréprochable excentricité. Les jambes de son pantalon vrillaient dans le bas, ressemblant aux spires d’un tire-bouchon, et elles