Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cela peut-il se faire sans en souffrir cruellement soi-même ?

— Nous allons vous dégriser, Simon, dit-elle affectueusement, et vous rendre tout à fait convenable. Un peu de vitesse vous changera les idées.

Elle frappa sur un petit timbre d’or et Charlotte entra, apportant une corbeille de pêches.

— Demandez l’auto pour après le café, dit-elle, et envoyez-moi le chauffeur pour que monsieur lui explique où l’on va.

Quand Charlotte, ébahie de la commission, eut disparu, le braconnier, très inquiet, soupira.

— Je voudrais bien le savoir, moi, pour pouvoir l’expliquer.

— Je veux visiter le château de Coulance.

— Bon !… C’est à une journée de marche d’ici. Une demi-nuit, si vous voulez, parce que la nuit on peut courir sans avoir chaud.

— Nous y serons donc dans une heure. Je vous ramène au temps de votre enfance et aux leçons de ruses de votre premier professeur, le vieux garde-chasse. Cela vous amusera-t-il ?

— Je ne suis jamais monté dans ces ba-