l’autre pour accomplir le plus mystérieux des rites. Il la contemplait parmi les splendeurs de ce parc profond comme un océan vert. Tout y était préparé pour les recevoir et les émerveiller.
— Tu es bien, toi ! murmurait-il. Que tu es donc une jolie chose sous ton voile qu’on voudrait déchirer avec les dents. Tu es la seule fleur à cueillir.
— Oui, je suis une jolie chose fragile. Ne déchire rien, ne casse rien. Fais attention. On aura le temps de s’apprendre. Nous ne nous connaissons pas.
— C’est à en devenir fou ! On est si loin !…
— C’est à en trouver, au contraire, la meilleure raison de vivre.
— Je suis laid, je suis pauvre, je n’ai même pas un métier avouable, tu dis, toi, que je suis un brigand… et me voici le seigneur de Coulance, peut-être le duc de Montjoie… j’ai oublié mon nom !
— Tu es mon seigneur et mon maître qui me reçois à bras ouverts.
Et il la pressait contre lui sans songer qu’il pouvait l’embrasser, ôter ce voile qui la ren-