Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/214

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On va s’expliquer tout de suite, après quoi je vous reconduirai chez vous, madame Lionnelle. Voyons, conte ton conte, Ida, sinon je t’étrangle. Tes manières en dessous ne me plaisent pas. Tu trembles, donc tu as fait une sottise.

Il barrait le chemin, de toute sa hauteur. On ne voyait même plus la clarté de la lune derrière lui.

Ida se serra contre Mme de Montjoie. Il était évident qu’elle ne savait par quel bout commencer. Elle cherchait la main de la duchesse et une solution.

Cela rendit son assurance à la femme du monde.

— Ne riez pas, Simon, car Mlle Ida vient de me sauver un peu plus que la vie.

— Alors, comme je vous connais… ça fera deux bagues ! grommela-t-il de fort mauvaise humeur. Qui a voulu vous tuer, ou plutôt, dans quelle fondrière avez-vous glissé, belle madame ? C’est ici chez moi, je pense, et les femmes n’y viennent pas facilement. Pour vous y voir… faut qu’on vous ait montré le chemin ! Malheur à celui qui l’a fait. Je ne permets à personne de se mettre à ma place.