Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/228

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de telles larmes, que j’eus mille fois raison de vous abandonner à vos farouches instincts de liberté. L’argent, que j’eus grand soin de ne pas vous épargner malgré un peu de désordre dans vos comptes de maison, vous a protégée contre vous-même. Une duchesse de Montjoie ne pouvait pas vivre sans payer ses fantaisies et j’ai bon espoir que personne, autre que moi, n’a pu vous en offrir.

« Aujourd’hui, Lionnelle, je ne vous ordonne pas, comme un époux aurait le droit de le faire, de rentrer chez moi, mais je vous prie, en qualité de votre meilleur ami, de revenir chez vous avec votre enfant, avec mon héritier. Nous ne serons pas trop de deux, madame, autour de ce berceau.

« Maintenant, je vous dois, à mon tour, quelques explications pour que vous ne puissiez plus douter de mon entier dévouement et comme vous m’avez interdit de vous rendre visite en ce moment, je vous informe de toutes mes démarches pour assurer la tranquillité absolue, si nécessaire à votre présente situation. Quand j’aurai le bonheur de vous recevoir, en mars, comme j’ose l’espérer, nous