Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/29

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de sourire tris jeune, et Céline avait aussi, du bout de ses dents bien rangées, le même sourire… trop jeune.

Ils échangèrent des mots techniques et firent des prodiges de valeur jusqu’au moment où Julien, pour lui faire voir l’organe délicat d’une bougie encrassée, la pencha presque de force sur les sombres entrailles du monstre et lui imprima sa main huileuse sur la taille. On aurait dit une enseigne ! Il ne manquait plus que le mot indicateur… Julien éclata de rire. Elle eut un geste de dégoût.

— Allons, petite fille, petite hermine ! C’est un malheur, mais une robe comme celle-ci ne se porte qu’une fois. (Il ajouta, très galant.) Elle n’en paraît que plus blanche à mes yeux, Linette. Vous voilà pour de bon la vraie femme d’un chauffeur ! Pardonnez-moi. Il aurait mieux valu choisir tout simplement un tailleur de voyage plus assorti à la situation.

— J’ai demandé à maman, murmura Céline confuse, mais elle m’a dit : « Il faut la garder le plus longtemps possible pour plaire à ton époux… » Alors…

Il pouffa. Elle se mit à rire aussi en remettant son cache-poussière, s’efforçant de ne pas