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Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/36

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comme il n’en avait reçu aucun avertissement douloureux pour lui-même, il continuait à dire, d’un ton très confidentiel, quand on lui citait des cas : « Vous savez, j’y suis allé comme les autres, mais je trouve qu’on a beaucoup exagéré ! »

À présent, il comprenait qu’un certain chambardement bouleversait tout de même son pays natal. À Paris, ça marchait encore parce que… plus c’est cher, plus c’est la même chose. Ici, à Rouen, où il avait eu la prétention vraiment légitime de… coucher avec sa femme après une nuit blanche passée en forêt, il découvrait que la vie publique devenait intolérable et pénétrait d’une façon désagréable dans les appartements privés.

L’appartement privé, meublé ?… Il y avait songé. Louer, pour une nuit, six pièces et une cuisine avec un four électrique ? Cela pouvait se faire à la condition d’embaucher au moins une bonne, une quelconque femme de chambre. Non. Le mieux était de se servir de l’auto pour aller ailleurs, puisqu’on ne pouvait la garer nulle part. Et, enfin, il y tenait à sa voiture ! Sa première voiture, bien à lui ! Ah ! si elle avait eu sa carrosserie fermée ! Ils au-