Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/82

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— J’en ai d’autres. Ma robe, que j’ai laissée là-haut est garnie d’une pareille guirlande sur le côté, mais elle est tachée par Julien. (Elle ajouta, dans une moue.) Mon manteau aussi, est taché. Je crois que c’est en m’approchant de votre piège. Vous savez, la pancarte : Hôtel du Grand-Veneur, chambres confortables

Il éclata de rire tout en la posant sur une banquette.

— Mon traquenard à auto ? N’est-ce pas, c’était vraiment ingénieux. Chérie, prenez garde à la peinture, surtout quand c’est de l’encre. Si tu savais comme j’ai senti battre mon cœur lorsque les roues de la voiture ont déclenché l’allumage des lampes électriques… Tu es ma proie, et je te défendrai contre toute la législation de France, tu m’entends ?

Le grand oiseau mécanique avait risqué sa tête serpentine hors de son aile. Il dormait ou faisait semblant. Mais quand il sentit la brioche, que le rameur sortait d’un coin secret de cette barque, il arriva, solennel, élégant comme un marquis poudré, avec un jabot tout gonflé de plaisirs. Il avait un air suffisant, un air complice qui avouait, hélas ! que lorsqu’il y