Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/83

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avait des dames, il était bien certain de ne pas jeûner.

Céline, plongée dans une admiration naïve, lui caressait le col et y touchait religieusement, le prenant pour un jouet magnifique ; mais l’oiseau, impatient, se mit à fouiller sa robe à grands coups de bec, n’attendant même pas qu’elle lui offrît les morceaux.

Il voulait tout, lui, et brutalement il happa le gâteau dans le creux de la jupe. Céline poussa un cri strident, se réfugia sur les genoux de son ami.

— Oh ! la méchante bête ! Je ne veux plus rien lui donner.

— Il est un peu tard… car il a tout pris. Est-ce qu’il va falloir aussi le tuer, celui-là ? murmura l’ami railleur.

Chose étrange, elle pleurait nerveusement.

— Consolez-moi en me disant votre nom, monsieur, au lieu de vous moquer de mon chagrin.

— Mon amour… mon cher amour ! Je m’appelle le commandant Paul de Sardres. J’ai eu l’honneur de couler un sous-marin, et puisque vous aimez les histoires où on tue tout le monde, malgré sol, en se jetant à l’eau, je