Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/44

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tement que la maison s’appuyait, confiante, sur mes épaules et que cet appui ne devait pas lui manquer. On vint ouvrir la porte du bureau, Juliette m’appela :

— Mistress, le docteur est arrivé ; faut-il mettre pour lui un couvert de plus ?

— Oui, Juliette, dites à mon père qu’il le conduise chez le blessé.

Je retombai dans mes réflexions, une seconde fois on vint m’en tirer : c’était Madge.

— Ellen !

— Qu’y a-t-il ?

— Ce pauvre garçon !… on croit qu’il trépassera ! il a le délire…

— Le délire !… il avait le délire ! Voyant que je ne répondais pas, elle s’en alla. Une troisième fois, ce fut mon père :

— Ellen, je pense que tu ferais bien d’y aller.

Il croit à sa mort et te fait demander. Il a peut-être quelque chose à te dire pour ton mari.

— Mon Dieu, quel martyre ! Père… si tu y allais ?…