Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/133

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bard… La police m’a à l’œil… (elle hésite) depuis que j’ai fait la fenêtre sans sa permission.

— La fenêtre sans permission ?

— Oui. Y en a qui sont en cartes, moi, (elle hésite encore) j’y étais pas. Maintenant, j’y suis. C’est plus la même chose. Il y a les heures pour le trottoir et les heures pour la fenêtre, faut pas se tromper. Je peux pas toujours me promener où je veux… rapport à un sergot de ville qui est mufle comme tout dans cette sale rue.

Sergot de ville est joli.

Je m’habitue un peu à ce langage singulier et lui découvre de la saveur.

— Ai-je le droit, malgré ton sergot de ville, de t’offrir autre chose que de la menthe ou de la chartreuse ? (Et je ris.) Tu n’es pas franche, Reine, tu n’es pas venue pour d’autres raisons ?…

Elle se tait, un instant, puis, brutalement :

— Tu m’embêtes ! Je te dis que tu es maboul !

— Ah ! sotte qui a peur que de mon côté, je cache un vilain jeu et que je veuille la chouriner comme un simple monomane !