Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/153

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la trahir… avec cette indigne Julia. Les femmes de cette espèce sont enragées.

Pauvre Thilde ! Elle a de grosses larmes.

— Louis, quand je vous ai cédé (phrase un peu romanesque), je ne comptais pas sur vous… j’espérais, seulement… puisque nous étions librement unis, que vous me feriez part de vos décisions.

Elles sont absurdes ! Si on leur disait le quart… des décisions que nous prenons, ou mieux qui nous prennent, elles passeraient leur journée (surtout la nuit) à nous faire des scènes. Comme ce serait drôle et pour elles et pour nous ! Nous ne sommes décidés que lorsque tout est accompli. Nous ne savons jamais rien de la décision suivante. C’est plus prudent, l’impromptu épargne quelquefois de grosses gaffes.

— Voyons, ma Thilde, tu es trop solennelle… on dirait que tu vas cesser de tutoyer ton chien ! On n’a pas besoin d’arrêter les aiguilles des montres sur les choses de ce genre, ce n’est fichtre pas la peine, parce que, l’aiguille arrêtée, le temps coulerait tout de même, amenant des heures pareilles. Oui, là, j’ai couché avec Lia, et puis avec d’autres,