Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/154

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naturellement, ceci pour te faire comprendre que toutes ces petites, qu’elles soient une ou douze, ce sont autant de zéros que nous ajoutons à l’unité pour la mettre en valeur (Bon ! Excellente image dont je me resservirai.) Ensuite, Thilde, je n’aime que toi et tu vas m’embrasser.

Conclusion bébête mais nature.

J’ai envie d’être nature aujourd’hui.

— Alors, Louis, pourquoi ne pas m’épouser, si vous voulez me traiter comme une pauvre femme légitime ?

Je fronce les sourcils.

Elle ne se doute pas du tout qu’un soir où elle m’avait exaspéré avec des caresses distribuées au monstre Pleyel, je lui aurais promis de l’épouser rien que pour avoir le droit de casser le piano.

Si je lui avais promis cela, je l’aurais tenu.

J’aurais certainement cassé le piano, puis je m’en serais mordu les doigts. Ce soir… non. Je suis lié, ailleurs, par un étrange lien infâme et merveilleux, qui ne me laisse plus que la liberté de la chair, la permission de minuit. À l’aube je rentrerai… fatigué, dé-