Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/161

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grande loi féminine qui ne permet pas à un Monsieur de demander des explications devant un flagrant délit.

Des explications ?… Ça ne me semble pas nécessaire, mais je suis féroce. J’en veux, moi.

Ça dépasse un peu ma littérature et ma psychologie, cette histoire.

Je me suis cru très malin.

Je ne peux plus faire le malin du tout.

Je constate et je ne comprends pas.

Je parle, je hurle, je frappe du poing dans des oreillers, et je crois qu’au hasard une claque résonne sur des rotondités plus fermes.

Je ne m’aperçois pas du tableau ravissant et bien vivant que forment la belle matrone romaine et la petite esclave grecque enlacées.

Très joli, d’accord, mais je me sens abominablement trahi par l’existence et j’entends qu’on m’explique pourquoi toutes les pudeurs, toutes les sentimentalités, puis tous les vices, tous les mensonges. On me bernait, chacune à son tour, et cette femme que je voulais épouser, et cette guenon à qui je voulais faire l’honneur de tuer son mari.