Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/169

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gnet. C’est une race inconnue à nos parisiennes de papier mâché, si croulantes au déballage, toujours prêtes à ramasser leurs formes comme avec une cuillère.

Elle a une petite bague en argent ornée d’une petite croix. Ce n’est ni un bijou faux, ni un bijou cher. Elle semble y tenir, car elle la retourne plusieurs fois pour que la croix soit bien droite au milieu de sa main.

— Reine, es-tu contente ?

— Moi, je ne suis jamais gaie

— Je ne te veux pas gaie, au contraire Sois belle et sois triste… tout à ton aise.

— Vous savez. Ça ne m’empêche pas de savoir faire rire le monde.

Cette phrase, si vulgaire lue en le sens où les gens vulgaires l’entendent, devient immense quand on songe à la lire en le sens du mot Monde, c’est-à-dire du globe entier.

Oui, elle est la dispensatrice des rires du Monde, et c’est pour cela qu’elle ne peut plus rire.

Oh ! comme je me crois bon, tendre et dévoué ! Comme je n’avais pas encore vu que le ciel était bleu, les arbres d’un vert