Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

brave homme, un peu porté, malgré lui, sur le tutu des danseuses.

Elle m’a pourvu d’un conseil judiciaire.

(Heureusement ! Car j’ai pu apprendre un plus noble métier que celui des armes.)

Et elle m’a fiancé, dans l’austère salon de son cœur, à une jeune provinciale pieuse.

Ce sont là des vétilles.

Je ne lui reproche que sa haine féroce contre ma pauvre tante.

Cette haine date du jour où j’eus l’idée originale d’enlever la charmante sœur de mon papa.

(Entendons-nous. Comme j’avais dix-sept ans et que je sortais du collège, la raison serait de supposer que c’est ma tante, alors âgée de quarante ans, qui m’enleva).

Mais ceci n’autorise personne à la mésestimer. Au contraire…

Le souvenir de ce voyage en Italie m’est encore cher. Il fallait me récompenser de mes brillantes études, de ma sagesse, et je ne sache pas qu’on puisse mieux récompenser un garçon de dix-sept ans que par la folie,

Ma tante ! Bien bizarre créature. Une hé-