Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/193

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roïne de la Fronde descendue de son cadre, extrêmement dévote, extrêmement sensible à toutes beautés profanes, violente, désordonnée, romantique, et pleine de petits soins pour sa toilette. Elle était tellement coquette qu’on ne s’en apercevait pas tout de suite, et elle aurait allumé un couvent de capucins rien qu’en tirant ses jarretières : un geste qu’elle avait d’attraper, sur sa robe, un pli, entre le genou et la ceinture, un petit geste irrésistible.

On la trouvait pleurant à chaudes larmes devant des crucifix, puis elle se retournait, brusquement, pour administrer des taloches à ses filles de chambre, ou à son neveu.

— Loulou ! je parie que tu viens de faire des cigarettes avec mon papier à frisure ?

(Un papier brun clair, imitant divinement le tabac, exquis de goût…)

— Non, ma tante.

— Tu mens !…

— Oui, ma tante.

Alors, vlan !… j’en recevais.

J’allais chez elle tous les dimanches pour perfectionner mon éducation religieuse. Elle