Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/207

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Et elle, donc !

— Dites-moi, mon fils, causons simplement : êtes-vous au courant des dispositions testamentaires de Mme Chasel ?

— Non, ma mère. Je sais qu’elle a une fille, cela me suffît.

— Il y a la quotité disponible, mon enfant, et elle est capable de nous en frustrer, après nous avoir fait les pires affronts.

Je commence à entrevoir quelque chose.

Nous frustrer de la quotité disponible est la plus admirable phrase de chicane que j’aie jamais entendue.

— Votre tante a cessé de vous écrire ?

— Moi, je lui écris tous les ans… le jour où j’ai l’honneur d’aller vous voir, ma mère.

— Touchante promiscuité, mon fils, de vos sentiments de famille… avec votre penchant incestueux.

Ça y est !

Pas de différence. Pas de trêve. Heure sensuelle. Heure du travail. Grande étreinte de la vie ou du rêve, c’est tout un.

Reste à devenir le héros d’un testament qui pourrait bien me faire aussi manger le pain dur de la prostitution.