Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/239

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ma fille, et son mari, mon gendre. Admirable complication.

Nous partons, Madame Mère est très digne. Elle s’enquiert tout le temps de la couronne des sœurs de la Passion.

Les sœurs de la Passion ! Une confrérie spéciale…

Notre sœur en la passion, ma pauvre petite tante, priez pour moi… et pour la fille Léonie !

À l’église.

Chaleur orageuse dégageant des odeurs de chien mouillé de tous les parapluies. Violent parfum catholique : un mélange de chaussures malpropres et d’encens.

Ma cousine me regarde désespérément, de loin.

Quant on songe qu’à Paris, où tout s’oublie, ma mère a trouvé le moyen d’entretenir cette… légende autour de la malheureuse vieille morte depuis quinze ans !

Les curés nasillent, se dépêchent ou s’attardent, avec le rythme d’une mélopée développant de la fatigue pour tout le monde.

La quête. Je regarde ma cousine.

Elle baisse les yeux sous son voile et