Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/273

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Nous ne pouvons pas aller à la campagne, comme tout le monde.

Nous ne pouvons pas ouvrir nos fenêtres pour jouir des vrais couchers de soleil.

La nature nous est interdite.

Nous demeurons enchaînés l’un à l’autre, comme deux bêtes.

— Je t’adore…

Sa tête est penchée, ses yeux sont clos, sa bouche respire à peine. Elle est très calme… c’est une heure unique dans sa vie… et là, au coin de sa bouche dure, impassible, si méprisante, il y a un petit frisson — oh ! presque rien — de l’eau qui se riderait sous le remous d’un très petit poisson rouge, sa langue, qu’elle laisse tout au bord de ses lèvres.

Ainsi les chattes s’assoupissant après avoir bu.

Elle boira tout le sang de mon cœur.

Elle dort vraiment. Elle est si lasse de mes tortures.

Que faut-il faire ? Cette fille ne me dira plus ce qu’elle rêve. Elle est retournée ailleurs. Je ne sais plus où elle est !

Aujourd’hui, Jules Hector est venu pour la