En réalité, elle est très grise, je pense.
Jamais elle ne m’aura parlé si longtemps sans émailler son discours d’une ou de plusieurs obscénités.
Je suis heureux.
— Dis donc, ce ne serait pas déjà trop mal de marcher sérieusement pour César.
Elle rêve.
— César… c’est un nom de chien.
Elle se rendort, boudeuse.
Je la regarde dormir et je n’ose remuer mon bras.
Toi, ce que tu te moques de mon empire !
Il faudrait…
Non, il faudrait le tigre, n’insistons pas.
Je suis le jouet de la reine, un bouffon d’une espèce bien rare ; celui qui n’exploite pas sa situation de bouffon.
Quand elle se réveillera, elle me demandera de lui raconter des histoires, à mon tour ; elle aime à m’entendre causer comme le serpent aime la musique. Elle n’y comprend rien ; seulement, cela l’étonne et la charme, la prédispose à de meilleurs sommeils.
Et nous ne pouvons pas sortir ensemble.