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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/35

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devrais rire aux larmes, j’ai presque le désir de pleurer jusqu’au rire de la folie. Je tiens toujours ce corps souple qui se détourne et je n’ai jamais eu tant de joie à enlacer la taille de Mme Saint-Clair qui est une blonde, très élégante de forme, plus ample et plus moelleuse, ni à respirer les cheveux de la charmante Julia Noisey, une toison brune, frisée, toujours imprégnée de parfums excitants.

Les cheveux de cette fille sont noirs, fins, tordus et ramenés en un bandeau large, avançant sur le front : c’est le bandeau dès impératrices et il sent seulement la poussière.

Elle ajoute, fatiguée :

— Je ressemble donc à quelqu’un de mort ? Tu en as une santé de vous raconter ça. Une ancienne ou ta légitime ? Non ! quel type ! Où est ton argent ?

— Tu ne ressembles à personne. Voici mon porte-monnaie et prends toi-même. Je regrette de ne pas posséder une pièce antique à ton effigie. Ce serait mieux. Glisser ta couronne dans tes bas… un rêve ! Puisque tu as sommeil, je vais me retirer. Adieu, chérie ! Tu es une chimère ; demain, en