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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/45

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J’ai le ton de quelqu’un qui va renvoyer son domestique.

Plongeon de Joseph.

Ce n’est pas un méchant garçon, mais il est jeune et se permet des clins d’yeux, de temps en temps, ayant servi trop de gens de lettres.

J’attends quarante-cinq minutes son retour en me traitant quarante-cinq fois de crétin.

Cette fille a voulu se débarrasser de moi. Se débarrasser de quelqu’un, ce n’est pas l’épargner.

D’ailleurs, elle a fait là un acte très en rapport avec son métier. Elle vend de l’amour de bonne ou de mauvaise qualité, selon la bonne ou mauvaise qualité du client. Elle a eu le respect de mon pardessus. Elle s’est dit : « Ce bonhomme est un Russe ! » Ces femmes-là sont patriotes.

J’essaye de plaisanter. Je suis de plus en plus nerveux.

Joseph me revient, un peu pincé, il rapporte les roses.

— Monsieur, la dame s’appelle : Mademoiselle Léonie tout court. Elle a déménagé