Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/57

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ténor se liquide. Elle a des dettes et gagne plus d’argent que moi. Je paie les dettes, un jour de discussion sur l’amitié entre hommes et femmes, pour soutenir ma théorie, les armes à la main. Un autre jour, je la renverse sur son piano, avec la sensation de violer le Pleyel. Je suis très heureux. Je l’aime un mois, je m’imagine que je suis marié, je suis fidèle et puis…

Ce soir, de soirée intime, je bâille.

Andrel, Massouard, et Jules Hector, là-bas, dans une embrasure, causent de leurs petites affaires avec la politesse prudente de gens qui ont l’habitude, bien littéraire, de gueuler ailleurs.

Ils s’ennuient.

On nous joue du Schumann et nous continuons à nous écouter discuter en dedans. Nous aimons la musique… mais ça nous assomme toujours d’en entendre, nous voudrions la lire.

Andrel se faufile vers le seuil.

Massouard décampe avec une ostentation de portefaix.

Hector s’en va, gentiment, à l’anglaise, toujours très correct.