Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/89

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Je pense donc toujours aux yeux de cette fille ?

Coup de timbre.

— Pstt !… Joseph, j’y suis pour n’importe qui. Ouvrez vite.

Joseph, qui a reçu, le matin, l’ordre formel de défendre ma porte, va ouvrir en prenant un air pincé.

J’entends le bruit d’un parapluie qu’on dépose, un peu lourdement, dans la grande potiche.

Ce n’est pas une femme. Les femmes ne se séparent pas de leur parapluie. Elles vous les fourrent sous les coussins du canapé, les accrochent à un cadre, avec les pincettes, à gauche de la cheminée, dans tous les endroits impossibles, où elles les y oublient, le plus souvent, mais ne les posent pas dans l’antichambre parce que ce serait normal.

C’est un homme, un raseur.

Je me remets à écrire, très grave, dardant des prunelles profondes, des regards de personnage très absorbé par le problème social. Le raseur va saisir tout de suite, si c’est un Monsieur bien élevé, qu’il est en train de troubler l’éclosion d’un chef-d’œuvre… et