Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/152

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viennent pour chercher leurs petits souliers, leurs grandes bottes, leurs pantoufles de Cendrillon ou leurs mules de princesses. Ils volent le long des cieux de Noël, mais ils n’ont plus de cheminées. Et là, ils s’assemblent devant l’âtre où se passent de regrettables scènes de confusion. On maudit le féodal château, toujours aussi cruellement féodal, parce qu’il a encore trouvé le moyen de chausser les souliers des morts, façon bien moderne de déclarer qu’on ne marche pas sans lui.

— Voici, continue la gardienne, prenant soudainement une voix de crécelle, de pensionnaire sûre de savoir sa leçon, voici la perle de la collection, les chaussures des Indes : fleurs de lotus et fleurs d’oranger. Ces deux paires sont uniques au monde, d’une valeur inestimable. À chaque pas que fait la personne, les fleurs s’ouvrent.

C’est grotesque et délicieux ! La gardienne des magasins du seigneur Raoul saisit respectueusement une espèce de