Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/71

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et coupantes, dures aux talons, glissantes aux sabots, jonchée de menues dalles funéraires qui s’écaillaient en morceaux de métal ou d’osselets. Un arbre, dominant la colline, dont la cime se perdait dans les nuées, exhibait comme un tronc humain luisant de graisse ; cet arbre nu, incompréhensiblement frappé de lumière, était horrible à voir. Le capitaine Noll le regardait souvent pour ne pas être tenté de regarder le feu, et il songeait :

— Ils viendront par là, c’est certain. Combien seront-ils ? Nous avons quinze fusils ; sans compter le revolver de Frey, qui né partira pas ou lui éclatera dans les doigts. Derrière les chevaux abattus on se défendra encore, puis on se repliera derrière le chariot. Si on tient une heure, je veux être pendu ! Et cet Amaldo, avec son cheval blanc, nous désignera plus sûrement à leurs coups.

Il demanda, dans un sursaut d’impatience :