Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/73

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d’estafette. Des détails sur le prochain ravitaillement des avant-postes et le signalement de l’Algérien, un enragé « amateur de roastbeefs-saignants », faisant la guerre pour le plaisir de tuer, d’assassiner honorablement. Amaldo représentait, à l’esprit du supérieur plus lettré que Noll, un de ces fanatiques civilisés égarés dans un pays de doux sauvages, ce qu’on nomme enfin le dégénéré des grands centres, le criminel impulsif, ou mieux un pauvre malade : « Je vous envoie deux bêtes curieuses, déclarait-il en substance. Le cheval pourra vous causer d’inutiles alertes. Quant à l’homme, défiez-vous-en, il achève les blessés. »

— Aurait-il, plus que nous, la haine de l’Anglais ?… Compagnon, fit-il, presque attendri par son cas, vous savez vous battre, vous aimez la guerre, m’affirme-t-on, oserai-je vous prier de vous placer près de mon frère durant l’attaque ? Il manque d’expérience, l’enfant.

Amaldo eut une grimace énigmatique.