Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/131

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— Vous ne m’aimez pas, Éliante ! Vous ne m’aimerez pas ! Vous essayez de me martyriser pour me faire crier des bêtises. À présent, voyez-vous, je crèverai plutôt que d’avouer que je vous aime. Je suis honteux de vous connaître.

Imperceptiblement, Éliante haussa les épaules, puis elle reprit, fort calme, se dirigeant vers le cabinet chinois :

— Et vous n’avez pas tout vu, mon cher petit amant, il y a encore des tas de choses extraordinaires, venues d’encore plus loin que le possible. Voici des bêtes, l’araignée monstre, la mygale, qui mange le cœur de la petite Tong-choui, la déesse de l’obscurité, Calme d’hiver, je prononce cœur pour ne pas vous offenser : voici le singe rouge, qui enlace la même petite déesse aux paupières closes, car elle est déjà morte, ce n’est plus ni moi ni personne, elle appartient à l’éternité, et enfin voici Hoan-hi Koan-mien, la couronne du plaisir. Il faut regarder cela, je vous en prie, c’est le bouquet ! S’agenouillant de nouveau devant le jeune homme, elle lui présenta, sur un grand plateau d’un métal bleuâtre qui semblait très lourd, une espèce de couronne tressée de fleurs pâles au feuillage multicolore, tantôt vert, tantôt violet, tantôt rouge et rose, couleur de l’épingle de corail qui ornait la tête d’Éliante.) Vous