Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/179

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— Oh ! elle l’a envoyé paître… bref, on ne l’a plus revu. Un charmant type, seulement poseur…

— De lapins ? risqua Léon, finissant par s’imaginer qu’il causait chez lui avec un camarade de clinique.

— Ah ! que vous êtes amusant… oui, c’est ça, mon vieux, de lapins… Non ! Merci, j’ai assez de champagne. Ça tourne un peu, vous savez !… Regardez donc la petite Juliette Noret là-bas, elle est grise… Bien, si sa mère la voyait dans cet état-là… et ce singe d’Édouard qui lui a mis des papillotes dans le dos ! Non… ce qu’on s’amuse, aujourd’hui.

— La noce, mademoiselle Marie ! On ne s’amusera pas davantage à la vôtre… espérons qu’on vous mariera cet hiver.

— C’est bien possible… mais je ne suis pas coquette, vous savez… je ne comprends pas ce que vous voulez insinuer ?

— Coquette ? Non. C’est Madame votre tante qui l’est, hélas !

Missie l’examina ; son œil humide, tout noyé de champagne, prit une expression féroce.

— Vous pensez que ce n’est pas clair, son existence, hein ?

— Je n’oserai jamais affirmer quoi que ce soit, Mademoiselle, au sujet de Mme Donalger,